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1er Semestre 2004

 

Interview de Jean Pierre Mayer
Coordinateur du Groupe de Travail Obéissance

extraits Sans Laisse INfos 170-1 du 19/05/04


Championnat de France Erstein

SL : Trois Excellents à Erstein, c’est peu….
JP Mayer : Je tiens à remercier les juges de ce championnat qui ont <<collé à la peau>> des orientations du GTO . Il faut raisonner qualificatif et surtout pas table de pénalité.
Un chien ne peut obtenir l’Excellent que si la lecture de sa prestation montre qu’il est en communication avec son maître, à son contact en permanence, qu’il manifeste une grande disponibilité, qu’il est toujours en attente d’un ordre.
Le résultat doit être une symbiose , une véritable chorégraphie dont le maître donne le rythme. On le voit dès la présentation et aux suites sur le regard du chien, les oreilles positionnées, le port de la queue, la tension musculaire. Ce sont autant d’indicateurs - et il y en a bien d’autres, comme le tempérament de la race – qui permettent de juger si le chien mérite ou non le qualificatif Excellent.
A Erstein, nous avons vu trop de chiens de tête contraints, pas heureux d’être là. Il fallait les sanctionner.

SL : Mais il ne suffit pas d’être joyeux…
JP M : Oh non ! Un chien qui sent au sol, qui ralentit sans raison, qui réagit au moindre bruit, qui a ce que j’appelle des gestes <<parasites>>, bref qui se laisse distraire par un des cinq sens ne mérite pas l’Excellent. Prenons l’exemple du mâchonnage. Le chien peut sembler joyeux. En fait il est excité, il n’est plus sous le contrôle du maître. Le dresseur doit être capable de couper cette nervosité.

SL : La moitié des juges de la discipline étaient présents à Erstein, ce qui n’est pas mal compte tenu que la plupart des juges sont multidisciplinaires et que nombre d’absents jugeaient ailleurs ce week-end là. Que leur avez vous dit ?
JP M : La même chose que sur le terrain. J’ai insisté – volontairement lourdement – sur les orientations du GTO et la façon d’apprécier le travail afin de donner le qualificatif mérité. A nos juges de suivre car les sélectifs du championnat 2005 mettront les pendules à l’heure avant la finale. Autant ne pas décevoir des concurrents qui aspirent au plus haut niveau et qui accumuleraient des résultats flatteurs avant de se retrouver face à la réalité.

SL : Un choix délibérément élitiste ?
JP M : Pour les concurrents qui visent le plus haut niveau, du championnat de France aux grandes rencontres internationales : Oui ! Mais du CSAU aux premiers niveaux, tous les conducteurs sont les ambassadeurs de la discipline auprès du grand public. Ce sont eux qui montrent la complicité avec le chien dans la vie de tous les jours. Le futur règlement, qui entrera en fonction en 2006, devrait prendre en compte des aménagements comme le blocage au saut ou l’envoi d’un jouet personnel qui, entre autres, seront autant d’ouvertures pour les deux premiers niveaux. Tous les conducteurs ne visent pa s la finale et le titre de champion de France. Une porte grand ouverte, normale lors du lancement d’une discipline, ne doit pas déboucher sur des impasses. La classe 3, à présent, ne doit être accessible qu’à des chiens de haut niveau.

SL : Grands absents d’Erstein, comme de Pompadour, les <<petits chiens>> qui ont pourtant fait leurs preuves dans une discipline comme l’Agility…
JP M : C’est un vrai problème. Les <<petits chiens>>, comme vous dites, Cavalier King Charles, Caniches, et tant d’autres ont d’excellentes dispositions pour l’Obéissance. Ils sont pour la plupart faciles à dresser et c’est sans doute pour cela que nous ne les voyons que très peu dans nos clubs. Ce sont des chiens très souples, parfaitement capables de nous émerveiller. A non clubs de les trouver, de les éduquer en fonction de leurs dispositions propres… et ils seront aussi bons (au moins) que les <<grands>>.

SL : Les <<grands>> dominent la discipline mais tous ne semblent pas être <<programmés>> pour l’Obéissance.
JP M : La plupart de nos chiens ont des caractères forts, à l’origine sélectionnés par et pour le mordant. C’est très bien mais en Obé il nous faut des caractères différents, aussi équilibrés bien sûr mais aptes à un travail plus souple, sans contrainte ni agressivité contrôlée. L’art du dressage, s’il y en a un, c’est de ne pas se tromper sur le sujet qu’on a choisi, pour la discipline qu’on a choisi. Au<<client>> de ne pas se tromper… et à l’éleveur de prendre en compte ses désirs spécifiques.

SL : Erstein 2004 a sans nul doute marqué un grand tournant pour la discipline. Peut être de façon trop brutale ?.
JP M : Il y avait de nombreux messages à faire passer. Mais j’ai confiance en tous ceux qui viendront nous rejoindre, animateurs de clubs ou de régions, organisateurs et <<consommateurs>> de ces stages dont nous avons tant besoin. Ce sont eux qui feront avancer la discipline.
Ma seule ambition est de poser – avec d’autres – une pierre de fondation, mais en aucun cas une pierre d’ornement.